INTERNATIONAL. Sept mois après la Révolution de Jasmin, où en sont les relations entre le gouvernement tunisien et le peuple ? Silencieux ces dernières semaines, voilà qu'il redonne de la voix...
Messieurs du gouvernement (et plus si affinité), notre silence ne vous donne pas le droit d’insulter notre intelligence. Notre silence était justifié parce qu’il fallait vous laisser "travailler". Depuis sept mois déjà, on ne voit toujours pas le fruit de votre travail. Pis, on voit le fruit de la destruction. Pourquoi vous obstinez-vous à détruire ? Ça ne sert à rien. Nous ne sommes plus dupes. "lan tamorrou ! (Vous ne passerez pas !)"
Le peuple a compris les manigances des attaques armées en simultané. Enflammer les forêts et les prisons, créer des conflits pour faire naître des guerres de clans qui n’existaient pratiquement pas jusqu'à aujourd'hui, ça ne marche plus.
Vous avez tout fait pour diviser les gens. Mais là, votre stratégie vous trahit et les gens se rassemblent encore autour d’une même cause : les élections du 23 octobre. Et si ces élections n’ont pas lieu ou si elles se passent dans de mauvaises conditions, vous aurez alors droit à un 14 janvier version "hard".
Autre cause encore plus importante que tout le reste et sur laquelle les gens se réunissent en ce moment : l’indépendance et l’assainissement de la justice. Certains l’appellent "l’Injustice". Une mascarade. Nous nous ridiculisons aux yeux du monde. Pour l’anecdote, "Hosni Moubarak" a exprimé le souhait de venir en Tunisie pour finir son procès avec un juge tunisien.
- Tu as un problème avec le ministère de l’intérieur ?
D'accord, mais dans l’immédiat, tu dois soutenir la cause de la justice parce que pour assainir le ministère de la "terreur", il faut que les procès des tortionnaires et autres criminels soient traités de la meilleure façon ! Donc, ton combat dans l’immédiat c’est la Justice !
- Tu as un problème avec l’économie et le commerce car "el bled de5la fi 7it" ("le pays va droit dans le mur") ?
D'accord, mais dans l’immédiat, tu dois soutenir la cause de la justice parce que pour relever notre économie, nous devons nous débarrasser de l’oligarchie qui l’asphyxie (Mabrouk, Trabelsi, Ben Ali, Zarrouk, la liste est interminable…) sans oublier qu’il faut qu’on nous rende notre argent volé, qu’il soit en Tunisie ou à l'étranger. Les sommes sont colossales. Donc, ton combat dans l’immédiat c’est la Justice !
- Tu as un problème avec les barbus?
S’ils t’agressent, tu porteras plainte. Le dossier sera traité par la justice. Donc, ton combat dans l’immédiat c’est la Justice !
- Tu as un problème avec les "9annassa" ("les tireurs d'élite") ?
Si tu en vois un, il suffit de le ramener à Monsieur le Premier ministre "temporaire" Béji Caied "Ethawra" ("Béji leader de la Révolution"). Donc, ton combat dans l’immédiat c’est la Justice !
Il y a tellement de défaillances dans cette transition, qu’on ne sait plus où donner de la tête. Mais ce qui est certain, c’est qu'à travers nos diverses inquiétudes, notre combat commun est la justice. L’impunité des ex-ministres pourris et leurs amis du RCD depuis sept mois ne fait que monter la pression, de plus en plus. L’impunité des criminels et des bandits du ministère de l’Intérieur est inadmissible.
Il suffit de voir le travail que font des juges et des avocats honorables, connus maintenant sous le nom du "groupe des 25", pour se rendre compte de l’importance et de la difficulté du combat. Ce sont eux qui ont déposé les plaintes contre les ex ministres… et en tant que citoyens. Ils ont besoin du soutien de tout le monde pour continuer ce boulot épuisant face à une Justice injuste et incompétente.
Le conseil de la magistrature est pourri à 100% parce qu’il est composé des mêmes membres que l’avant 14 janvier : les amis de Ben Ali. Eh oui, ils sont toujours là avec leur pote le ministre. Ils sévissent encore, eux qui devraient tous partir pour faire place à une nouvelle élection du bureau, vu la suspension de la constitution. Mais ils sont restés pour protéger les intérêts de Ben Ali et ses sbires.
Réunissons-nous de nouveau autour du combat pour une Justice saine et juste. Pas de réconciliation sans Jugement. Jamais !
Edité par Tristan Berteloot
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