Note à l’attention des rédactions et des lecteurs.
A propos du papier «Les thuriféraires libanais de la dictature Ben Ali sur le grill tunisien»
renenaba.com publie une nouvelle version réactualisée de ce papier, paru le 16 mars dernier, tenant compte des nouveaux développements intervenus dans cette affaire, notamment les révélations de l’hebdomadaire satirique Le Canard Enchainé sur les liens entre l’hebdomadaire Jeune Afrique et la dictature tunisienne de Zine Eddine Ben Ali, les explications d’Antoine Sfeir sur les causes de l’immersion de la dépouille du chef d’al Qaïda, Oussama Ben Laden, de même que les mésaventures d’Antoine Basbous, à la mi mars à Tunis, à l’occasion du «Forum de la transition démocratique».
Ce papier annule et remplace le précédent papier paru le 16 mars qui avait fait l’objet de doléances de la part d’un des journalistes mentionné dans le texte.
Texte publié sur
www.renenaba.com et
Nawat.org à l’occasion du 55eme anniversaire de la fête nationale tunisienne, première célébration de l’indépendance tunisienne de l’ère post dictature Ben Ali.
Le site tunisien Nawaat.org, créé en 2004, a été distingué vendredi 11 mars 2011 par le prix du Net-Citoyen organisé par Reporters sans frontières en partenariat avec Google. Militant de la liberté d’expression sur Internet, l’équipe de Nawaat s’est notamment illustrée au cours des évènements qui ont précipité la chute du régime de Ben Ali fin 2010 et début 2011.
Nouvelle version : Tunisie, Dossier Spécial
Les thuriféraires libanais de la dictature Ben Ali sur le grill tunisien
• Antoine Sfeir et Antoine Basbous, la caution exotique de la stratégie anti arabe de la France.
• La restitution de l’indu des prébendes politico-médiatiques, une exigence morale de la France.
I – Antoine Sfeir et Antoine Basbous, la caution exotique de la stratégie anti arabe de la France
Ils…ce sont le fameux duo des Antoine, Antoine Sfeir, directeur des «Cahiers de l’Orient», et Antoine Basbous, directeur de l’Observatoire des Pays Arabes, la caution exotique de la stratégie anti arabe de la France et de la stratégie anti-islamiste de la sphère néo conservatrice américaine.
Tous deux se réclament du patriarche irrédentiste maronite, Mgr Pierre Nasrallah Sfeir, récemment désavoué par le Vatican et démissionné au prétexte de l’âge, mais pour ces chrétiens libanais chauvins, l’argent n’a pas d’odeur.
La singularité de la France, qui confine à la spéciosité, a été de confier à des Maronites libanais la responsabilité du dispositif médiatique français à destination du Monde arabe, rarement en raison de la compétence de la personne, le plus souvent en raison de sa serviabilité à l’égard du pays hôte et de son empressement à aller au devant ses désirs. Cela a été le cas dans l’audiovisuel public, notamment RMC-Moyen orient, depuis le boom pétrolier arabe, dans la décennie 1970, il y a quarante ans, jusqu’à son rattachement au pole audiovisuel extérieur, de même que dans les vecteurs périphériques d’accompagnement de la diplomatie française.
Antoine Sfeir a longtemps vécu dans la fusion intellectuelle du gourou de la place Beauvau, le commandant Bernard Godard, ancien responsable des affaires islamiques au ministère français de l’intérieur.
Camarade de promotion de Basile Yared, ancien conseiller spécial de Rafic Hariri, l’ancien premier ministre libanais assassiné, il a consacré un livre «L’argent des Arabes-Edition Kimé) aux nababs du monde arabe, présentant le milliardaire libano saoudien comme un «workoholic», un drogué du travail, dans lequel il s’applique à gommer les aspérités du personnage occultant toutes ses culbutes tant financières que politiques, que physiques, voire même métaphysiques.
Avec Antoine Basbous, ancien journaliste au quotidien phalangiste «Al Amal», les deux Antoine ont activement participé à la campagne pour l’élection, à l’ombre des blindés israéliens, à la présidence de la République libanaise, de Bachir Gemayel, le chef milicien phalangiste, puis de son frère, Amine, en 1982, avant de se donner à d’autres veaux d’or. Le Sfeir à la régente de Carthage et le Basbous au «Meilleur des mondes», la revue néoconservatrice américaine, un basculement qu’ils ont opéré, tous les deux, après une brève idylle dans les eaux troubles de «Proche-Orient.info», le site relai français de la diplomatie souterraine israélienne.
Recyclant au goût français des thèses racialistes des universitaires américains, le néo conservateur Samuel Huttington et le lobbyiste pro israélien Bernard Lewis sur «le choc des civilisations», Antoine Sfeir s’est distingué, au plus fort de l’invasion américaine de l’Irak, en 2003, par la propagation de l’information sur l‘existence d’un bunker souterrain irakien équipé d’un hôpital ultra perfectionné et d’une piste d’envol, spécialement aménagé par le bloc soviétique à l’intention de à Saddam Hussein. Il se couvrira de ridicule lorsque le dictateur irakien aura été déniché dans un trou à rats où il s’était réfugié pour échapper à ses assaillants américains;
Le sursaut populaire arabe tant en Tunisie qu’en Egypte a valu à ses deux journalistes médiatiques évolutifs une volée de bois vert de la part des sites spécialisés français, qui ont dénoncé leur mercantilisme et leur manquement à la déontologie. La presse française a épinglé deux autres publications pour leur proximité indécente avec la dictature tunisienne au prétexte de «la lutte contre l’intégrisme», l’hebdomadaire Afrique Asie, dirigé par le dissident syrien Majed Nehmé et le groupe de presse «Jeune Afrique», propriété du tunisien Bachir Ben Yahmed (1).
Interlocuteur régulier de Gérard Emié, le proconsul chiraquien à Beyrouth lors du lancement du Tribunal Spécial sur le Liban dans la phase d’instrumentalisation de la Justice internationale en vue de la criminalisation du Hezbollah, Antoine Sfeir a en outre travaillé avec la grande prêtresse du féminisme anti islamiste, Caroline Fourest sur un ouvrage portant sur l’universitaire égypto-suisse, Tariq Ramadan, petit fils du fondateur de la confrérie des «Frères Musulmans» intitulé «Frère Tariq». À cette occasion, l’universitaire française a dressé un portrait élogieux du journaliste libanais, et, dans un mouvement de synergie, renvoie régulièrement aux publications des Cahiers de l’Orient, qu’il dirige. Ensemble, ils ont publié une tribune dans le journal «Le Monde» pour fustiger une initiative de Tariq Ramadan demandant un moratoire sur les châtiments corporels dans le monde musulman: «Pour un «moratoire » sur Ramadan», par Antoine Sfeir et Caroline Fourest, 19 avril 2005.
En compagnie du transfuge socialiste tunisien Merzi Haddad, Antoine Sfeir publiera dans Le Figaro une tribune intitulée « Discours américain et méthode tunisienne». (Le Figaro, 28 mars 2005). Le philosophe contestataire Merzi Haddad, dénommé «le Eric Besson de la politique tunisienne», deviendra ambassadeur de Tunisie auprès de l’Unesco, dans un retournement de veste spectaculaire, avant de se carboniser en direct sur les plateaux de la télévision à la chute de la dictature tunisienne, le 14 janvier 2011. Il accusera la chaîne «Al Jazira» «la chaîne des révolutionnaires financée par des réactionnaires» (dixit Merzi Haddad), et non ses propres turpitudes, d’être l’origine de ses malheurs.
Sa prestation de service auprès de la dictature tunisienne lui a valu un portrait sur mesure dressé par le site satirique Bakchich, que l’auteur de ses lignes soumet à l’attention de ses lecteurs, sans retouche, à titre pédagogique. Le Sfeir à repasser de Ben Ali: «Invité récurrent des plateaux télés, Antoine Sfeir retourne sa veste».
Sa dernière saillie a achevé de le discréditer durablement auprès de larges fractions de l’auditoire arabo musulman: L’homme, contre toute évidence, soutiendra que les Américains ont immergé, volontairement, la dépouille d’Oussama Ben Laden, chef d’Al Qaida, tué le 1 er Mai 2011, afin que les poissons se nourrissent de son cadavre et le prive ainsi d’accès au paradis, ignorant visiblement, une loi de la nature que les cadavres enterrés subissent le même sort du fait du travail des vers de terre.
Antoine Sfeir a tenu ses propos sur France 5, sur le plateau de l’émission «C’est dans l’air» le lundi 2 mai, devant un parterre de «spécialistes» constitué de Mohamad Sifaoui et Roland Jacquart, sans que cette énormité ne suscite la moindre protestation, à la grande consternation des téléspectateurs.
Des bonnets d’âne ont dû certainement se perdre dans la mer d’Oman où a été immergé Ben Laden; la mer d’Oman, dont on s’empresse de préciser, avant une nouvelle ânerie de « spécialistes », qu’elle a été choisie non pour ses poissons voraces, mais pour sa proximité avec le Yémen, dont le chef d’Al Qaida est originaire, et l’Arabie saoudite, son pays d’adoption, le théâtre de ses premiers exploits;
La mer d’Oman que tous les géographes anglo-saxons et arabes désignent par «Arabian sea», «Bahr al Arab» mais dont les Français par anti-arabisme primaire désigne sous le vocable de « Mer d’Oman », pour gommer tout mérite aux arabes dans l’Histoire du Monde quand bien même ils ont emprunté aux Arabes leur ordonnancement militaire désignant le chef de la flotte Amiral par référence au titre correspondant en arabe «Amir Al Bahr», le prince des mers.
Quant à Antoine Basbous, l’universitaire Thomas Deltombe porte le jugement suivant sur l’Observatoire des pays arabes qu’il a crée, en 1992, dans la foulée de la première guerre contre l’Irak et de l’arrivée au pouvoir de Rafic Hariri au Liban.
«En dépit de son aspect universitaire, l’«Observatoire des pays arabes » est une SARL, comme l’explique son site Web (www.opa-conseils.fr): «Créé en 1992, ce cabinet de conseil en stratégie aide les décideurs des secteurs privés ou publics à comprendre le fonctionnement des États et des sociétés de cette zone [“arabo-islamique”], à évaluer le risque économique, à anticiper le risque politique, à identifier les marchés porteurs et à réaliser des études de marché et des études de clientèle. Depuis sa création, l’Observatoire des pays arabes a réalisé des travaux pour le compte de l’Union européenne (Bruxelles), pour plusieurs sociétés d’énergie, des banques, des groupes dans la grande distribution, dans le BTP et pour l’administration». (2).
«Lui aussi libanais maronite, journaliste au quotidien du parti phalangiste qui incarna la chrétienté libanaise alliée à Israël contre les musulmans; On ne s’étonnera donc pas de ses réponses sur Soir 3 le 13 juillet 2006: la responsabilité dans la nouvelle attaque israélienne au sud-Liban était attribuée exclusivement au Hezbollah et de s’enflammer contre la Syrie, l’Iran et le « croissant chiite ». Cabinet spécialisé dans les questions arabes et islamiques et dans le terrorisme islamique, L’OPA n’a donc pas un objectif de recherche désintéressé, mais annonce très officiellement vouloir aider les entreprises à «identifier les marchés porteurs», à conseiller « les décideurs dans la recherche de leurs partenaires commerciaux ». Il affirme avoir réalisé des travaux pour le compte de l’Union européenne, de plusieurs sociétés d’énergie et de banques. Voila qui donne une première idée de l’orientation idéologique du directeur de cet observatoire. Les deux Antoine présentent d’autres points communs. L’anti islamisme d’abord, mais aussi une vision qui s’apparente au choc des civilisations », précise, de son côté la revue Golias, animée par des chrétiens de gauche (3).
Antoine Basbous compte parmi ses nombreux interfaces officieux, les anciens cadres de la diaspora des milices chrétiennes des Forces Libanaises de Samir Geagea, le fossoyeur du leadership chrétien, en particulier à Paris, Moussa Ghanem, ancien supplétif israélien du général félon Antoine Lahad, chef de l’armée du sud Liban, reconverti dans les affaires, dans le quartier de la friperie en gros, membre de l’association «Amitié Liban-Puteaux», chargée de collecter des fonds de ce fief sarkozyste du clan Ceccaldi pour les villages chrétiens du sud-Liban.
L’homme s’est particulièrement distingué par sa charge contre les Arabes et le Monde arabe, dans un mémorable article de la Revue «le Meilleur des Mondes» intitulé ««Entre la coupole du palais et le dôme de la mosquée, il y a le désert» (4), déversant un torrent de boue sur le nationalisme arabe, l’accusant de tous les maux, prônant un retour aux spécificités ethnico religieuses de chaque communauté nationale, dans le droit fil du projet de balkanisation du Moyen orient conçu par le tandem George Bush jr (Etats-Unis) et Ariel Sharon (Israël).
Dans la tourmente du printemps arabe, Antoine Basbous débarquera, d‘une manière impromptue, à Tunis, à mi mars, en vue de prendre part au «Forum de la transition démocratique» et se donner bonne contenance, mais, jouant de la malchance, il sera rabroué par l’un des organisateurs de ce colloque, jugeant sa présence malvenue du fait de sa connivence passée avec la dictature déchue. Interpellé publiquement par l’un des organisateurs du colloque, qui lui a demandé à voix haute s’il subsistait des personnes qui prenaient au sérieux ses analyses, il sera mis à l’écart de colloque.
Le plus grand titre de gloire d’Antoine Basbous.
Mais le plus grand titre de gloire d’Antoine Basbous demeure toutefois son «Islamisme, une révolution avortée ?»(Hachette). Edité par un marchand d’armes en vue de sécuriser l’opinion française sur d’éventuelles transactions militaires avec les pays musulmans, le livre d’Antoine Basbous dressait le constat d’échec de l’islamisme violent et pronostiquait «l’émergence d’une relève islamiste encore inconnue qui prendra le relais de la vague qui vient de s’abattre»; (Cf.
http://www.monde-diplomatique.fr/2000/07/DA_LAGE/14050)
Le jugement ne manque pas de piquant lorsque l‘on songe que cette prophétie est intervenue en 2000, soit à la veille d’une décennie d’une rare violence marquée par le raid d’Al Qaïda sur les symboles de l’hyper puissance américaine, le 11 septembre 2001, la réplique américaine en Afghanistan et en Irak, l’épisode Zarkaoui en Irak, les attentats anti français du Pakistan, les attentats de Madrid et de Londres, et le déploiement d’Al Qaïda tant au Yémen qu’au Sahel et que de surcroît le printemps arabe, l »hiver 2011, a pris de court la totalité des formations islamiques du Monde arabe, de même que les spécialistes occidentaux et arabes de l’islamisme.
Deux autres escogryphes du paysage médiatique français méritent le signalement: le transfuge algérien Mohamad Sifaoui, «promoteur d’une «expertise de la peur» qui, sous couvert de scientificité et de rigueur journalistique, véhicule les pires clichés et fantasmes sur les associations et personnalités musulmanes de l’Hexagone», ainsi que Frédéric Encel, l’intellectuel communautariste, proche du Tagar, la branche étudiante de la formation de l’extrême droite israélienne le Bétar (5).
Dans la vaste remise en cause en cours dans le Monde arabe du fait du déclic populaire de l’hiver 2011, première révolution démocratique du XXI me siècle, des démocrates de Tunisie et d’Egypte envisagent de proposer à l’ordre du jour du débat public interarabe une refonte de la déontologie de la presse dans le monde arabe, à l’effet de la mettre à l’abri du contorsionnement des «plumes mercenaires», si préjudiciables au développement de l’esprit critique dans le monde arabe.
Au-delà de l’épisode pathétique de la déconvenue intellectuelle des deux Antoine, un fait demeure: Le combat collectif arabe marque incontestablement l’échec des orientalistes de pacotille, balayés par le vent d’est, tels le président Nicolas Sarkozy, artisan compulsif sous l’impulsion du CRIF (Conseil de Représentatif des Institutions juives de France), de la «désarabisation du Quai d’Orsay», le fossoyeur de la «politique arabe de la France», de même que celle de ses relais politiques, tels Dominique Strauss khan, l’ancien candidat potentiel à la présidentielle de 2012, et de ses relais médiatiques, notamment Philippe Val, le directeur de la radio publique France Inter.
Il n’appartient pas au tiers monde arabo-africain de soutenir le train de vie de l’élite politico-médiatique française et ses vacances paradisiaques, sur le budget du contribuable des peuples affamés. Pas plus celles de Michèle Alliot Marie de Hammamet, que de celles de François Fillon de Louksor ou de la lune de miel prénuptiale de Nicolas Sarkozy à Charm El Cheikh, en Egypte, ou encore du résident du Quai Voltaire, Jacques Chirac.
II – La restitution de l’indu des prébendes politico-médiatiques est une exigence morale que la France se doit à elle-même de le faire, avant d’y être contrainte par l’exigence des nouveaux pouvoirs.
L’anti arabisme primaire ne saurait tenir lieu de stratégie internationale, de même que la bunkérisation occidentale d’Israël et l’ostracisation correspondante de l’Iran. La Tunisie, l’Egypte, Bahreïn, la Libye, le Yémen, la Jordanie, l’Algérie, le Maroc voire même l’Arabie Saoudite en ont fait la démonstration. Et le nouvel ambassadeur de France en Tunisie Boris Boillon en a fait les frais à ses dépens.
Le combat collectif mené aux quatre coins de l’ensemble arabe contre des dictatures soutenues par l’Occident, a révélé, au-delà de toute attente, l’ancrage profond dans la conscience des peuples arabes d’un fort sentiment d’une communauté de destin entre le Machreq et le Maghreb, les deux subdivisions administratives de l’ordre colonial.
Une mention spéciale doit être décernée dans ce domaine à Jean Yves Camus, dague sournoise du judaïsme institutionnel français, artisan méthodique de la délation subliminale du journalisme critique face à doxa officielle pro israélo américaine.
Le théoricien du concept incongru «des Mondes arabes», Nicolas Sarkozy que «Le premier Président de sang mêlé de France» a mis en œuvre pour maintenir la balkanisation du Monde arabe, doit puiser dans le déclic populaire arabe de l’hiver 2011 les raisons de l’échec du projet phare de sa diplomatie: l’Union Pour la Méditerranée, dont les deux principales béquilles, Hosni Moubarak (Egypte) et Zine El Abidine Ben Ali (Tunisie) gisent désormais dans les tréfonds des poubelles de l’Histoire.
Nicolas Sarkozy, candidat à sa propre succession, Dominique Strauss Khan, qui se demandait chaque jour, avant son implosion, ce qu’il peut faire pour la grandeur d’Israël, devraient méditer les enseignements de l’Histoire, et, le socialiste néo conservateur, si tant soit peu soucieux des intérêts de son pays, aurait dû se demander ce qu’il peut faire pour la grandeur de son pays, la France et non Israël, pour la promotion de la justice, non de l’injustice, de l’égalité, et non des inégalités, de la liberté, et non l’oppression.
Dans ce pays agité par un débat cyclique sur l’identité nationale, ce qu’il est impératif de faire, au Directeur du FMI, bénéficiaire de l’hospitalité du Maroc pour ses vacances à Marrakech est, non la légitimation de la soldatesque israélienne, mais la mise en œuvre de la promotion du droit du peuple palestinien à une identité nationale et à la souveraineté.
Il n’appartient pas au Monde arabe de servir de thérapie au complexe de persécution des Juifs ni aux Palestiniens de payer par délégation pour les crimes commis par les pays occidentaux, particulièrement l’Europe, plus précisément l’Allemagne et la France de même que le Royaume Uni (promesse Balfour).
Unique état du Monde à avoir été créer par une décision de l’ONU, Israël, est l’unique état du monde à s’affranchir en toute impunité de la légalité internationale. Le véto américain, premier veto de l’administration de Barack Obama, à une résolution palestinienne concernant le gel de la colonisation israélienne de la Palestine, constitue un mauvais signal à la paix mondiale.
Le Hamas n’est pas responsable du malheur du peuple Palestinien. Ce malheur est antérieur de soixante ans à la naissance du Hamas qui en est la résultante, la résultante de la spoliation du peuple palestinien, de la spoliation de son identité nationale, de sa souveraineté et de sa dignité. Résultante de la négation de sa légitimité pourtant consacrée par des élections démocratiques, par la poursuite du blocus de Gaza, par la poursuite des assassinats extrajudiciaires, la multiplication des check points de contrôle de l’armée israélienne, la poursuite de la colonisation en Cisjordanie et la judaïsation rampante de Jérusalem.
La rengaine est connue et une piqûre de rappel s’impose pour prévenir de nouvelles dérives: Il y a d’abord eu Nasser, le Bikbachi, comparé en son temps à Hitler, puis Yasser Arafat, le « terroriste » prix Nobel de la Paix, confiné dans sa résidence de Ramallah, puis le paralytique cheikh Ahmad Yassine, fondateur du Hamas et son successeur Abdel Aziz al-Rantissi, objet d’une élimination extrajudiciaire, auparavant l’iranien Mossadegh, premier artisan de la nationalisation pétrolière dans un pays du tiers-monde.
Tous ont en commun l’immense défaut d’être des patriotes nationalistes soucieux des intérêts supérieurs de leurs pays et de leurs peuples. Non des factotums désireux de complaire à l’Occident comme les transfusés arabes: Saad Hariri et Fouad Siniora (Liban), Noury Malki (Irak) ou Mahmoud Abbas (Palestine), Hamid Karzaï (Afghanistan), que la presse occidentale sans crainte du ridicule désigne par la risible appellation d’ «axe de la modération».
L’axe de la modération est un axe de soumission au diktat occidental. Un axe de dictateurs corrompus qui déchoit au fur et à mesure de la montée de la colère populaire, dont la destitution de Moubarak et Ben Ali en signe l’acte de décès.
Nicolas Sarkozy est captif de sa démagogie et de ses préjugés, captif de son ignorance crasse des réalités régionales, lorsque depuis Jéricho, en juin 2008, il tonnait ce slogan qui signait de manière manifeste son incompétence diplomatique: «le pouvoir par les urnes, pas par les fusils » feignant d’ignorer, ou plus vraisemblablement ignorant que le Hamas avait emporté haut la main les élections les plus démocratiques du Moyen-Orient.
L’homme de la rupture est un vil suiviste: suiviste de son prédécesseur qu’il dénigre tant mais qu’il copie fidèlement même dans ses errements: tout le monde garde présent à l’esprit la prescription de Jacques Chirac ordonnant des « mesures coercitives » à l’égard du Hezbollah libanais lors de la guerre destructrice israélienne contre le Liban, en juillet 2006, dont il en sortira victorieux et légitimé dans son combat.
En cette heure de grand bouleversement stratégique, il est à souhaiter que tous les candidats potentiels à la présidentielle 2012, révisent leur classique, à l’ombre de vacances studieuses, non sous des tropiques dictatoriaux, à l’aide des gourous médiatiques et des «arrangements entre amis de gentils vacanciers…de Tunisie, d’Egypte, du Maroc et d’ailleurs. Et que cesse enfin cette gesticulation démagogique qui fait de la France, une partie du problème et non de sa solution.